• Présentez-nous le concert « Rouge sang » que vous allez offrir au public orléanais...

    Un beau décor sur le thème des toits de Paris, des musiciens fidèles et des nouveaux aussi. Moi, j'ai retrouvé une voix à peu près correcte - c'est vrai je n'ai jamais été connu pour ma voix, je ne suis pas Carruzzo - mais je fume moins, je suis heureux, je ne bois plus. Cela joue sur les cordes vocales ! Sur scène, je suis toujours déconneur, provocateur. Et, on a fait un subtil mélange pour imposer les nouvelles chansons et offrir aux nostalgiques les anciennes, ce qu'ils appellent « la bande son du film de leur vie ». « Rouge sang » parle d'amour, d'enfance, de la clope mais aussi des bobos.

    C'est une chronique sociale ? Beaucoup de mes potes se sont retrouvés dans ce portrait de cette classe sociale assez large, citadine. Moi aussi, je m'y intègre. C'est une chanson fantaisiste pour faire sourire mais certains bourgeois gauche caviar, qui manquent d'humour, se sont sentis agressés. Quand on dit de vous que vous êtes tendre et révolté à la fois, cela vous convient bien ? Comme tout le monde, j'ai mes coups de coeur, mes coups de gueule, mes colères. Je suis sensible à la beauté, à la vie, aux enfants et révolté par la barbarie, les injustices... J'essaie d'évoquer tout cela dans mes chansons.

    Vous avez dit « un artiste c'est comme une strip-teaseuse ». On livre son âme sur scène, comme une strip-teaseuse livre son cul. J'aime bien raconter ma vie mais je n'aime pas la vendre ou me la faire voler par la presse people. D'ailleurs, pour parodier « Voici », lors de ma tournée, mon programme s'appelle « Merci ». On y trouve des « peopleries » sur ma vie privée et professionnelle. C'est assez rigolo. Engagé, vous soutenez la libération d'Ingrid Bétancourt... C'est une femme libre, démocrate, intègre qui s'est battue pour la liberté, contre la corruption, l'injustice. On ne sait pas si elle est encore vivante. Elle devrait d'ailleurs être la future Marianne. Si seulement, avant la fin de ma tournée, la Colombie pouvait libérer sa plus belle colombe. Dans un autre domaine, vous êtes anti-corrida également...

    C'est révoltant que cette pratique existe encore dans un pays civilisé. Alors je fais signer des pétitions, accueille des associations pour la protection animale. Durant votre tournée, avez-vous le temps d'écrire, de créer ? De procréer plutôt ! J'ai deux enfants. J'en voudrais encore quatre. Sinon, oui, j'écris beaucoup, pour d'autres que moi aussi et je passe beaucoup de temps sur Internet à dialoguer avec mes fans. Vous vivez à Londres. Pourquoi le choix de cette ville ? On y vivra vraiment dans deux ans. J'aime le civisme des Anglais, leurs pubs, leur foot, leurs flics courtois, leur rock, leur art de vivre. Et l'anonymat que l'on peut avoir là-bas avec Romane. Mais ce n'est surtout pas pour les impôts, je ne me plaindrai jamais de payer l'ISF.

    Quels sont les jeunes artistes qui vous plaisent aujourd'hui ? Y'en a plein ! Delerm, Bénabar, Dorémus, Jeanne Cherhal, Agnès Bihl, Marie Cherrier, Elodie Frégé, Aldebert, Raphaël, Grand Corps Malade, Abd al Malik. Toute une richesse, un renouveau. Votre regard sur votre carrière ... Si c'était à refaire, je re-signerai mais je serai peut-être plus exigeant. Ce qui compte c'est de durer. Et malgré les périodes difficiles, je suis là depuis 32 ans. Vos projets ? Finir cette tournée, passer du temps avec ma femme, faire le baby-sitter à sa place et que sa carrière décolle, écrire, voyager. Je dois aussi finir mon roman autobiographique « Le jaune et le noir ». Le prochain album, ce n'est pas urgent...


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  • Biographie de Renaud Première partie

    : "Ma patrie, c'est l'enfance" (1952-1963) * Deux nouveaux bébés au foyer Séchan Le 11 mai 1952 - c'est un dimanche - deux nouveaux bébés voient le jour dans une clinique du quatorzième arrondissement de Paris : Renaud (Pierre, Manuel) "poussé" par son frère David. Ce sont de faux jumeaux, issus de la génération du baby-boom. Leurs parents s'étaient installés un an auparavant dans un immeuble de briques roses le long de l'avenue Paul-Appell destiné aux fonctionnaires de l'éducation nationale, nombreux dans la périphérie parisienne. Un immeuble assez bourgeois. C'était l'époque de l'après-guerre, celle de la liberté retrouvée. L'ambiance joyeuse "fête populaire" des cours intérieures avec les montreurs d'ours, les singes savants, les jongleurs, les musiciens "venant pousser leur petite plainte" marque profondément le môme. Et puis ensuite, plus rien : "le désert culturel pour les H.L.M." Les enfants Séchan fréquenteront assidûment les fêtes foraines, place du 25-Août-1944. Vincent Auriol était alors Président de la République, et Antoine Pinay venait d'être nommé Président du Conseil. La guerre d'Indochine allait prendre fin : "Renaud pouvait dormir en paix et profiter de ses premières années". Deux cultures différentes Le père des nouveau-nés, Olivier Séchan, âgé de quarante et un ans, assure seul la subsistance de la famille. La maman, comme beaucoup de mères de l'époque, est femme au foyer. Elle élève "seulement" ses six enfants - trois garçons, trois filles. "Jusqu'à ce qu'elle ait vingt ans et qu'elle se marie, ma mère était ouvrière dans une usine de Saint-Etienne" déclare Renaud. Du côté maternel, toute la famille est originaire du Nord de la France et même de Belgique. Ils sont mineurs, viennent du milieu ouvrier. Solange Séchan est née à Lens, elle ira habiter ensuite à Paris pour "torcher" (expression chère à Renaud) ses six enfants. L'éducation de ses enfants terminée, elle se remettra au travail. "Elle est merveilleuse" confiera plus tard Renaud. D'ailleurs, un beau jour, toute la famille Séchan est convoquée à la mairie du quatorzième arrondissement. Monsieur le Maire remet à Solange, une médaille accompagnée d'un beau diplôme : elle a bien "travaillé" pour la France ! Thierry Séchan râle tout de même : "Nous eussions préféré qu'il lui offrît le manteau de fourrure dont elle rêvait, - mais il ne faut pas rêver, précisément". Sur de nombreuses photographies, on la voit élégante, bonne mère à côté de ses enfants. La plus connue : elle porte ses fils jumeaux dans un panier. Renaud ironisera d'ailleurs sur celle-ci dans son programme des concerts au Zénith en 1984, Le Nouveau Dictive : "Sa mère (une sainte) allant fièrement vendre ses enfants au marché. Hélas pour elle, personne n'en voulut". Renaud et David ne se ressemble pas jusqu'à les confondre. Dans Sans dec', Renaud écrit, probablement inspiré par une boutade d'Alphonse Allais : "Avec mon frère jumeau on s'ressemble vachement, / Mais faut dire que d'nous deux / C'est lui le plus ressemblant." Alphonse Allais, lui, s'était arrêté à la hauteur de deux fillettes jumelles : "Oh ! s'exclame-t-il, comme elles se ressemblent." Puis il dévisagea longuement les deux jumelles, posant son regard sur l'une, puis sur l'autre, pour revenir ensuite à la première. "Pourtant, c'est celle-là qui est la plus ressemblante", déclara-t-il gravement en désignant une des fillettes. Le père de Solange, Oscar Mérieux, est né en 1899 à Courrières, Pas-de-Calais. Il a longtemps descendu dans les mines avant d'être ouvrier chez Renault. Militant communiste jusqu'au retour d'un voyage en Russie stalinienne... Renaud, son petit-fils, dédiera une chanson, Oscar, en 1981 à celui qui lui avait donné son foulard rouge et sa fameuse "gapette". Cet héritage lui donnera dans son sang toute la révolte maternelle, l'inspiration de chansons magnifiques (Oscar, Son bleu) , un rôle lui collant tant à la peau dans le film Germinal etc. Celui qu'elle va prendre pour époux est originaire du Sud. Il est né à Montpellier le 14 janvier 1911. "Toute la famille de mon père c'est Montpellier, Auch, le Gers, l'Hérault et un peu le Vaucluse." Lui est d'origine protestante. Tous les membres de cette famille puritaine sont des intellectuels, des artistes aimant les richesses de l'esprit, s'y mêlent écrivains, peintres, pasteurs, cinéastes. Cette famille n'est pas bourgeoise : la richesse est d'ailleurs plus intellectuelle que financière. Olivier est amusé lorsque l'on définit son fils et sa famille de "bourgeois" : "J'aurais peut-être bien aimé..." Son père, Louis Séchan, enseigna la poésie grecque à la Sorbonne après la faculté de Montpellier. Il a notamment eu pour élève Georges Pompidou et Léopold Sédhar Senghor. Olivier est un écrivain de renom signant parfois sous des pseudonymes comme Olivier Beaucaire ou Olivier de Villar. De 1938 à 1960, il publie neuf romans pour adultes dont "Les eaux mortes" (Albin Michel, 1939), "La proie des flammes" (Albin Michel, 1941) et surtout "Les Corps ont soif" (Ed. de Flore), tout de même Prix des Deux Magots. Il devient traducteur et professeur d'allemand pendant une vingtaine d'années, puis directeur de collection à Hachette-Jeunesse. Il remporte le grand prix du Roman d'aventures en 1951 pour son roman policier humoristique "Vous qui n'avez jamais été tués" publié avec son ami Igor B. Maslowski. Il est également l'auteur de pièces radiophoniques. Il signera une dizaine de romans pour enfants, trois d'entre eux mettront en scène Luc et Martine. Olivier Séchan continue la série des "Six compagnons" après la mort de Paul-Jacques Bonzon. Ses romans de jeunesse ont des tirages importants : de 20 000 à 145 000 exemplaires. Renaud dira : "Il s'est fait bouffer par la maison Hachette." En effet, il fait plus de deux cents traductions de l'allemand surtout, mais aussi du néerlandais et de l'anglais ! En fait, au fur et à mesure qu'il fait des enfants, sa plume ne suffit plus pour nourrir sa famille, huit membres en tout. Renaud dévoilera dans une interview que son père essayait d'écrire son autobiographie. Olivier explique sa passion pour l'écriture : "C'est un peu par hasard si j'ai écrit pour les enfants. Ou plutôt pour apaiser mon désir d'écrire et de raconter des histoires. Je ne fais guère de différence entre un roman pour adultes et un roman pour enfants. Dans les deux cas (mis à part les thèmes bien sûr), j'essaie d'être clair, rapide, et j'attache une grande importance au comportement des personnages, à leurs gestes et à la peinture du milieu." Renaud deviendra en quelque sorte "la synthèse de deux milieux, de deux cultures, de deux éducations" : artiste par son père, amoureux de la rue et proche du prolétariat par sa mère. "Cette bicéphalité constitue un maillon essentiel pour comprendre ses attitudes et ses trajectoires". "Ce doit être mon plus vieux souvenir" Le plus lointain souvenir de Renaud date de 1956, il a trois ans. Le frère d'Olivier, Edmond Séchan, travaille dans le cinéma. Il a d'ailleurs été brillant chef-opérateur dans Crin-Blanc (1952) d'Albert Lamorisse ou encore dans Le Ballon rouge du même réalisateur. D'après Jean Tulard, dans le Dictionnaire du Cinéma, Lamorisse lui doit énormément. Il est responsable de la photographie d'un bon nombre de prestigieux films français. Son nom s'inscrit également dans les génériques de Les Aventures d'Arsène Lupin (Jacques Becker, 1957), Mort en fraude (Marcel Camus, 1957), Les Dragueurs (Jean-Pierre Mocky, 1959), La Grande frousse (Jean-Pierre Mocky, 1964), Les Tribulations d'un Chinois en Chine (Philippe de Broca, 1965), A Cœur joie (Serge Bourguignon, 1967), Le Pays bleu (Jean-Charles Tacchella, 1976), Monsieur Papa (Philippe Monnier, 1977), La Boum (Claude Pinoteau, 1980)... Pour les besoins d'un moyen métrage (trente-six minutes) d'Albert Lamorisse, l'oncle engage deux de ses neveux. C'est ainsi que Renaud et David font leurs premiers pas dans le rôle de comédien. A la fin, on voit les deux jumeaux pendant trois secondes, une toute petite approche du métier. Le sujet du métrage, Claude Bouniq-Mercier l'explique très bien : " Sur le chemin de l'école, Pascal, un gamin de six ans, libère un ballon rouge retenu captif sur un réverbère. Le ballon se prend d'affection pour l'enfant et le suit dans ses déplacements : à l'école, à la messe, dans une pâtisserie. Ce qui ne va pas sans quelques menus drames. Des vauriens en voulant s'en emparer, crèvent le ballon. Tous les autres ballons de la ville viennent consoler Pascal qu'ils emmènent très haut dans le ciel." Pascal n'est autre que le fils du réalisateur. Ce film réalisé sur la Butte Montmartre illustre à merveille le vieux Paris si cher à Robert Doisneauà qui Renaud dédiera sa chanson Rouge-Gorge. Sa beauté est heureusement récompensée : Palme d'or du court-métrage au Festival de Cannes 1956 et Oscar du meilleur scénario original à Hollywood. "Je n'oublierais jamais cette matinée de printemps, dit aujourd'hui Renaud, où nous avons passé trois heures sur le trottoir avec notre petit ballon accroché à un fil de nylon, qu'un type avec une perche nous arrachait des mains et qu'après on ne voulait plus lâcher. Il avait donc fallu refaire la prise une dizaine de fois. J'avais trois ans et je me revois encore, ce doit être mon plus vieux souvenir, que j'ai revu vingt-cinq ans après en vidéo avec un grand bonheur !" Bien avant les feuilletons pour la télévision ou le film Germinal, Renaud doit déjà recommencer une dizaine de fois les scènes. Non, vraiment, le cinéma n'est pas sa vocation. Avec son frère, il admire naïvement le ballon rouge s'envoler dans la rue : "Tu parles d'une blague" ! Ce conte ne comporte que très peu de dialogues, la magnificence des images et la musique suffisent amplement. Une musique que Renaud aurait tant aimé composer. "La boule à zéro et la morve au nez, on était pas beau mais on s'en foutait" Olivier veut voir ses enfants réussir, Christine, Nelly, Thierry, Renaud, David et la "gamine", Sophie. ("Pi du gros chagrin surtout / De ma p'tite frangine qui boude / Pour de bon" Les Dimanches à la con) . Il les force à lire, encore plus s'ils ne brillent pas dans les résultats scolaires. Renaud se souvient de l'acharnement de son père : "Mon père a essayé de nous pousser à apprendre le solfège. Mais c'était pas facile, parce que j'avais un frère jumeau, on s'aidait mutuellement à rien foutre. Je disais : Ouais, le cours de piano, ça me gonfle... Si David y va, j'y vais. Et David disait pareil, si bien qu'on n'y allait ni l'un ni l'autre." En somme, les petits Séchan étaient des mioches faciles. Leurs bêtises s'


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  • TU SERAS COMME LE CIEL

    Où vas-tu ma Lou ? Où cours-tu ma Lou ?

    Je vais là, où les loups ne vont pas Dans la montagne où sont les soldats

    Qui protègent mon pays et ma foi Quelle est ta foi, ma Lou qui s'en va Et ton pays, dis-moi Lou, dis-moi ?

    Mon pays, c'est là où tu es là Et ma foi, c'est ma foi en toi Un jour, tu seras comme le ciel Tu seras bleue et tu auras des ailes

    Toi, mon ange que peignit Raphaël Un jour, tu seras comme le ciel Et la guerre qui nous vient, mon enfant La feras-tu, lorsqu'il faudra la faire ?

    Je la ferai de tout mon cœur, mon père Pour protéger ma famille et ma terre

    Si la guerre ne vient, il faudra travailler Il faudra que tu trouves un métier Seras-tu poète ou géomètre Ingénieur ou bien architecte ?

    Ah, mon père, vous vous méprenez Je n'aurai jamais de métier Celui de vivre me suffit assez Ah, mon père, vous vous méprenez Un jour, tu seras comme le ciel

    Tu seras bleue et tu auras des ailes Toi, mon ange que peignit Raphaël Un jour, tu seras comme le ciel Et des enfants, en feras-tu, ma Lou Pour que ton nom traverse le temps ?

    Oui, mon père, je ferai des enfants Pour que tu vives dans la nuit des temps

    Un jour, tu seras comme le ciel Tu seras bleue et tu auras des ailes Toi, mon ange que peignit Raphaël Un jour, tu seras comme le ciel.

     

    Chanson interprétée par l'auteur et Lou Séchan Musique de Nicolas Haïmo et Thierry Séchan


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  • Renaud - Morgane de toi
    Vidéo envoyée par cladstrife
     
    clip réaliser par Serge Gainsbourg

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