• Une fresque magnifique tirée d'un roman de Zola. Les acteurs sont géniaux : Depardieu, Renaud et Miou-Miou en tête. Claude Berry réalise un film rare sur les ouvriers des mines et leurs conditions sociales des plus déplorables. Le film est certes long, mais prend le temps de fouiller chacun des personnages pour en extraire l'essence.

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  • Renaud Sechan et Vincent Delerm, c'est le petit couple de la rentrée musicale. En septembre, on les a vu s'afficher ensemble dans le cyberclub le plus tendance de l'année 2006 : YouTube. En six clips aigres-doux, le duo s'affiche clairement complice, et exporte cette complicité jusque dans les charts ou il caracole en tête des ventes d'albums.

    Comble de la hype en 3w, leur association marketing pousse même ses tentacules jusque sur Amazon, le site de vente en ligne, ou ceux qui désirent acheter le Rouge Sang de Renaud sont invités à se procurer Les Piqûres d'Araignées de son jeune comparse, et inversement.

    Que Renaud, revenu sur le devant de la scène en 2002 avec son Boucan d'Enfer gluant d'humanisme, ne soit plus capable d'une écriture et de chansons aussi fortes dans l'acidité que dans la tendresse passe encore. La carrière de Renaud a commencé il y a plus de trente ans, et même Bob Dylan s'est affadi avec le fil des ans, alors on ne lui reprochera pas d'être moins vif, moins drôle et moins intelligent.

    On ne lui reprochera pas de ne pas être Brassens et d'avoir succombé aux trompettes de la renomée. Mais on lui reprochera "Les Bobos", on lui reprochera cette critique facile qui paraît avec 4 ans de retard, à l'époque où Technikart, le mag qui les a popularisé, s'interroge sur leur mise à mort, on lui reprochera cette charge d'un genre social qu'il a pratiquement inventé et dont il apparaît aujourd'hui comme le digne empereur, prenant sous son aile le bobo du 21e siècle par excellence : Delerm. On lui reprochera de citer Desproges dans sa chanson, pour se donner contenance, puis de nous asséner par derrière la chanson "J'ai retrouvé mon flingue", ou selon ses propres dires à l'hebdo belge Telemoustique : "Je reflingue tous azimuts ! Comme je le dis dans cette chanson : « Tu verras que je bouffe encore du curé, du rabbin, du mollah »" comme si cétait vraiment important. Téléchargement de la vidéo !

    Mais tu l'avais déjà retrouvé ton flingue, Renaud ! Tu l'avais déjà retrouvé en 1980, à la fin d'une de tes vraies chansons : "Où c'est que j'ai mis mon flingue ?" à laquelle la nouvelle fait semblant de répondre. Ce n'était qu'une question de réthorique Renaud, tu retrouvais ton flingue à la fin de ta chanson. Ton flingue c'était la défiance, et il avait des choses à protéger. Aujourd'hui, je me retrouve dans le rôle de l'un de ces journaleux "qui te traite de démago dans leurs torchons que tu liras jamais", mais toi tu n'es plus celui qui déclarait que "le poète n'a pas toujours raison, que la femme est l'avenir des cons, que l'homme n'est l'avenir de rien". Maintenant, tu es le vieux usé qui compare pauvrement la plume à un flingue.

    Mais c'est d'un flingue en plastique dont tu parles, comme celui que tu tiens dans tes gaudrioles avec Vincent. Toi qui n'en recevait aucune, tu es devenu donneur de leçons. Au point que tu voudrais nous faire "Arrêter la clope" avec la hargne débile dont seul un ex-fumeur sait faire preuve. Et ensuite ? Arrêter de manger gras ? Arrêter de téléphoner au volant ? Arrêter la bière ? N'as-tu pas peur de ce qu'aurait répondu Desproges, même rongé par le cancer, à tes assertions si basses de plafond ? Nous passerons sur "Elle est facho" qui exprime, avec une sincérité égale à la balourdise, un dégoût encore certain pour certaines crasses politiques. Le genre de chansons qui sonnaient déjà un peu étrangement à ton époque loubard, toi qui n'as jamais vraiment été chanteur politique, qui baladait déjà ta bohème bourgoise, mais à l'époque, que reprocher à un si agréable troubadour ?

    Brassens dît un jour à Renaud "vos chansons sont merveilleusement construites", le désignant ainsi comme un descendant légitime et sérieux d'une certaine chanson française. A l'âge où Georges lui fît ce compliment, Renaud Sechan passe le flambeau à Vincent Delerm, au détour d'un plan de net-marketing parfaitement huilé auquel il ne comprend sans doute rien. Les illustrations de Patrice Killofer excepté, Rouge Sang est chiant, vieillot et bien pensant au possible. La société a eu Renaud, elle aura peut-être mis le temps, attendu son heure, et sera finalement passée par le Web 2.0, mais elle a englouti jusqu'aux os cet homme qui ne se battait plus pour lui résister. Reste à savoir pour Renaud si on le laissera entrer dans son "Bistrot préféré" ?


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  • Le retour de Renaud à Québec a donné lieu à un rassemblement monstre hier sur la scène Bell des plaines d'Abraham et ce, malgré l'averse qui menaçait d'éclater à tout moment mais qui, finalement, au grand bonheur de tous, a fait preuve d'un immense respect en demeurant dans les nuages stationnés au-dessus de la capitale.

    Le chanteur est monté sur scène un peu avant 21 heures avec un trac évident et le plaisir d'un gamin à qui tout est permis. La foule de ce spectacle d'ouverture du 40ème Festival d'été de Québec a tapé des mains, a crié, a applaudi avec ferveur, a chanté à l'unisson avec lui et a brandi le lighter comme un étendard au fil d'une prestation qui a duré environ une heure et demie.

    La moyenne d'âge devait bien tourner autour de 25 ou 26 ans, allant des adolescentes aux hurlements stridents jusqu'aux admirateurs des premiers temps. Un public friand non seulement de l'accent du Français mais également des chansons des Cowboys Fringants, qui l'ont suivi sur la grande scène. Des dizaines de milliers de points rouge lumineux clignotaient dans la nuit naissante sur le Parc-des-Champs-de-Bataille et Renaud s'est livré généreusement, corps et âme, visiblement ému d'être là et de pouvoir compter sur un public qui lui reste fidèle dans l'épreuve, à travers les années.

    Renaud réservait quelques surprises au public de Québec en invitant notamment sa femme, la chanteuse Romane Serda, lors d'un duo convainquant en tout début de spectacle, et en parsemant ses interventions, toujours fort sympathiques, de clins d'œil à ses amis québécois (Robert Charlebois au premier chef).

    Des chansons engagées aux balades pleines d'argot salace, les représentants des diverses générations ne se sont pas laissés prier pour revisiter avec Renaud ce répertoire impressionnant qui fait de lui l'un des plus grands artistes francophones de notre époque, une légende au cœur tendre, intègre, d'une simplicité admirable et qui sait partager au public son ardeur de chanter encore, de vivre toujours.


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  • Ca ne lui était jamais arrivé dans ce lieu qu'il a si souvent fréquenté : Renaud a dû se produire dans une salle à moitié remplie, mercredi à Forest-National, remettant ça le lendemain.

    On peut toujours en trouver les raisons du côté de la Champions League, du match Ségo-Sarko ou de son nouveau tourneur. A moins qu'une certaine lassitude ne se marque du côté de ceux qui n'ont pas fait à l'album Rouge sang le triomphe de Boucan d'enfer.

    Il en convint lui même en disant : La dernière fois, j'étais bourré et la salle aussi et cette fois, je ne suis pas bourré et la salle non plus. Pour se consoler, Renaud Séchan put compter sur la ministre Fadila Laanan qui, jeudi après midi, lui remit les insignes d'officier de l'ordre de la Couronne. Le chanteur, friand de contradictions, n'a d'ailleurs pas manqué de chanter « La médaille » dans son nouveau tour de chant. Un spectacle de près de trois heures où il s'est montré tour à (second) tour énervé et attendri.

    Dans un décor sombre de toits de Paris, Renaud tint à faire la comparaison avec les Beatles qui choisirent un toit pour dernière prestation. Il s'agirait, pour celui qui préfère dorénavant faire des enfants, de sa dernière tournée. Les lumières exclusivement blanches du light-show renforcèrent ce petit côté enterrement de premère classe. La voix cassée par sa brève apparition au stade Charlety, en soutien de Ségolène, mardi, Renaud a beaucoup parlé et beaucoup chanté (parfois faux, mais ça, on en a l'habitude).

    En contact permanent avec ses fans du premier rang, qu'il aime tant chambrer, comme ses musiciens, Renaud s'est surtout fait plaisir avec ses chansons préférées, allant jusqu'à rendre un hommage appuyé à sa fille Lolita avec un medley de dix chansons dont elle fut l'inspiration.

    Il pouvait d'autant plus se le permettre que « Malone » (en ouverture de concert) et Romane Serda, omniprésente, ont été gâtés en première partie de set. Docteur Renaud fut plus d'une fois touchant, même si le passage en solo, à la guitare, par un medley de titres des années 75-80, en a épuisé plus d'un.

    Généreux, fidèle à lui-même et à ce style qu'il a inventé, le chanteur énervant et énervé n'a pas manqué de rendre aussi hommage aux compositeurs qui lui donnent tant, de JeanPierre Bucolo et Alain Lanty présents sur scène, à Franck Langolff récemment disparu.

    Avec ou sans médaille, Renaud se plie de plus en plus à son statut de classique. Sans bouder son plaisir.

    journal Le Soir le 01/07/07

    il faut ajouter que la date du 02/05/07 a été rajouter ( car le 03/05/07 était normalement la 1er Bruxelloise est la salle affichait complet )ce qui explique que la salle de Foret National n' était pas au complet moi personnellement j' y étais et j'ai passer un moment inoubliable un très grand Renaud avec + de 3h de concert ce jour là j'ai rajeunis de 20 ans et j' ai adorer la partie solo de Renaud seul avec sa guitare et les chansons de la première heure

    encore un Grand Merci à Renaud pour c est heures de vrai bonheur


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